La Banque du Japon a décidé le 30 octobre de maintenir son taux directeur à 0,5 %. Invoquant les incertitudes économiques dues aux hausses de droits de douane américains, elle a adopté une position prudente. Il s'agissait de la première réunion depuis l'arrivée au pouvoir de la Première ministre Sanae Takaichi.
La Banque du Japon (BOJ) a voté 7 contre 2 le 30 octobre pour maintenir son taux directeur à 0,5 %, marquant la sixième pause consécutive. Les dissidents Hajime Takata et Naoki Tamura ont proposé de le porter à 0,75 %, mais la motion a été rejetée.
Le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, a déclaré lors d'une conférence de presse que la banque doit surveiller si les droits de douane américains plus élevés éroderont les bénéfices des entreprises et influenceront la fixation des salaires et des prix. « Nous n'avons aucun préjugé quant à savoir si et quand augmenter le taux directeur », a-t-il ajouté.
La réunion était la première depuis l'arrivée au pouvoir de la Première ministre Sanae Takaichi ce mois-ci, en présence du ministre des Politiques économiques et fiscales Minoru Kiuchi. Dans son Rapport trimestriel sur les perspectives de l'activité économique et des prix, la BOJ a noté que les réactions des économies étrangères aux politiques commerciales restent « hautement incertaines ». Elle a relevé la prévision de croissance du PIB réel pour l'exercice 2025 à 0,7 % contre 0,6 %, tout en maintenant 2026 à 0,7 % et 2027 à 1,0 %. Les prévisions d'inflation sont restées à 2,7 % pour 2025, 1,8 % pour 2026 et 2,0 % pour 2027. Les risques pour l'activité économique en 2026 sont biaisés à la baisse.
Le communiqué de la BOJ a averti que « des incertitudes élevées persistent quant à l'impact des politiques commerciales et autres sur l'activité économique et les prix au pays et à l'étranger ». La banque a mis fin aux taux négatifs en mars de l'année dernière et les a relevés en janvier à un plus haut de 17 ans, mais a suspendu le resserrement au début de 2025. La plupart des économistes s'attendaient à cette pause ; une enquête Bloomberg auprès de 50 analystes n'en montrait que cinq prévoyant une hausse.
Takaichi, partisans des Abenomics de Shinzo Abe incluant l'assouplissement monétaire, a vu ses ministres réaffirmer l'indépendance de la BOJ. Le yen s'est affaibli modérément face au dollar après la décision.