Des bureaux de l'état civil à Mayotte bloqués depuis un mois et demi
À Mayotte, un collectif de citoyens bloque les bureaux de l'état civil depuis plus d'un mois, protestant contre les dysfonctionnements administratifs. Cette action paralyse les services essentiels pour les habitants. Les autorités locales appellent à la levée du blocus pour restaurer l'accès aux documents officiels.
Mayotte, le 101e département français, fait face à une crise administrative persistante. Depuis environ six semaines, un collectif de citoyens a entrepris de bloquer l'accès aux bureaux de l'état civil dans plusieurs communes, notamment à Mamoudzou, la capitale. Cette mobilisation, initiée mi-août 2025, vise à dénoncer les retards chroniques dans la délivrance d'actes de naissance, de mariage et de décès, ainsi que les files d'attente interminables dues à un sous-effectif des agents.
Le collectif, regroupant des associations locales et des habitants frustrés, argue que ces dysfonctionnements affectent particulièrement les populations vulnérables, comme les nouveaux-nés sans état civil ou les familles en attente de documents pour des aides sociales. 'Nous ne pouvons plus tolérer que nos droits fondamentaux soient bafoués par une administration défaillante', a déclaré un porte-parole du mouvement lors d'une manifestation le 15 septembre. Selon des témoignages recueillis, certains résidents attendent jusqu'à plusieurs mois pour obtenir un simple extrait d'acte, aggravant les problèmes d'accès aux soins et à l'éducation.
Les autorités départementales ont réagi en promettant des recrutements supplémentaires et une numérisation accélérée des services, mais sans calendrier précis. Le préfet de Mayotte a qualifié le blocus de 'préjudiciable à l'ensemble de la population' et a engagé des discussions avec les représentants du collectif. Cependant, aucune percée n'a été annoncée à ce jour. Cette situation s'inscrit dans un contexte plus large de tensions à Mayotte, où les infrastructures publiques peinent à suivre la croissance démographique rapide de l'archipel.
Les implications de ce blocus sont profondes : sans accès aux registres, des milliers de Mayotais risquent de se voir privés de droits civiques essentiels. Des voix s'élèvent pour une intervention plus ferme de l'État central, tandis que d'autres appellent à un dialogue inclusif pour résoudre les racines du malaise administratif.