Sept Philippins sur dix s’opposent à l’intervention militaire dans les différends politiques, selon un récent sondage d’OCTA Research. Le sondage a suivi des rapports sur des officiers militaires à la retraite poussant à un coup d’État contre le gouvernement Marcos. Les résultats soulignent l’engagement des Philippins envers les normes démocratiques.
Le sondage non commandité d’OCTA Research, mené du 25 au 30 septembre, a révélé que 70 pour cent des répondants ne sont pas d’accord avec les appels à ce que les Forces armées des Philippines (AFP) participent à la situation politique actuelle dans le pays. Seulement 5 pour cent étaient d’accord, tandis que 22 pour cent étaient indécis et 3 pour cent ne savaient pas.
L’opposition à l’intervention de l’AFP en politique était la plus élevée à Mindanao (79 pour cent), suivie de Metro Manila (78 pour cent), Visayas (71 pour cent), et le reste de Luzon (63 pour cent). OCTA a déclaré dans son analyse : « Les résultats montrent clairement que toute tentative de l’armée pour régler ou influencer les différends politiques ne bénéficierait pas du soutien de la majorité des Philippins et serait probablement confrontée à une opposition publique large. » Il a ajouté : « Cette résistance généralisée reflète à la fois l’influence durable des valeurs démocratiques et la mémoire collective du passé régime autoritaire. »
Bien que l’AFP jouisse d’une forte confiance publique, comme le montre un récent sondage sur la satisfaction et la confiance envers l’armée, OCTA a noté que les Philippins tracent « une ligne claire » entre la confiance envers l’armée en tant qu’institution et le soutien à son implication en politique. « La confiance du public repose sur l’engagement de l’AFP à rester apolitique et à se concentrer sur la défense nationale et non sur la participation à des différends politiques », a déclaré OCTA. « En fin de compte, ces résultats de sondage réaffirment la force des normes démocratiques aux Philippines et mettent en lumière l’engagement durable des Philippins à maintenir un gouvernement civil et constitutionnel. »
Le sondage a impliqué 1 200 répondants avec une marge d’erreur de plus/moins 3 pour cent.
Pendant ce temps, l’Association des Généraux et Officiers de Pavillon (AGFO), composée d’officiers supérieurs de l’AFP à la retraite, a mis en garde contre une junte militaire et tout mouvement extra-constitutionnel, les qualifiant de « trahison catastrophique de la démocratie ». « Cela trahirait les principes démocratiques mêmes que nous avons passés notre carrière à défendre et inviterait des conséquences dévastatrices qui nuiraient à notre économie, à notre position internationale et à la vie quotidienne de chaque Philippin », a déclaré l’AGFO dans un communiqué vendredi. Elle a exprimé un « soutien total et sans équivoque » au Département de la Défense nationale et à la direction de l’AFP.
Le groupe a également déclaré que l’armée n’est pas la solution aux problèmes politiques. Le secrétaire à la Défense Gilberto Teodoro Jr. avait précédemment averti de « conséquences catastrophiques » si un groupe tentait de saper l’autorité civile ou l’ordre constitutionnel. Le président de l’AGFO, Maj. Gen. Gerardo Layug (Ret.), a déclaré que le groupe soutenait l’appel de Teodoro à l’unité et au respect des processus démocratiques. « Nous reconnaissons et partageons l’indignation profonde et juste contre la corruption. Ce n’est pas une cause partisane ; c’est un devoir patriotique », a déclaré l’AGFO. « Cependant, une ligne claire et sans ambiguïté doit être tracée. Exiger pacifiquement la reddition de comptes des responsables publics est un droit démocratique protégé. Exploiter ces sentiments publics légitimes pour promouvoir une agenda séparée et inconstitutionnelle est une trahison envers les personnes et les institutions mêmes que nous avons juré de protéger. »