Ancien espion nie toute implication dans les meurtres des Quatre de Cradock

L’ancien espion de l’époque de l’apartheid Craig Williamson a nié tout rôle dans les meurtres de 1985 des Quatre de Cradock lors de son témoignage à une enquête à Gqeberha. Il a qualifié d’absurdes les allégations d’un ancien officier de la Branche de la Sécurité décédé et a réitéré que ses opérations se concentraient en dehors de l’Afrique du Sud. L’enquête se poursuit avec d’autres anciens responsables attendus pour témoigner.

Craig Williamson, un ancien opérateur de la Branche de la Sécurité âgé de 75 ans, a témoigné lors de la troisième enquête sur les meurtres des Quatre de Cradock à la Haute Cour de l’État oriental du Cap à Gqeberha le 21 octobre 2025. Les militants — Matthew Goniwe, Fort Calata, Sicelo Mhlauli et Sparrow Mkonto — ont été tués le 27 juin 1985, après avoir été arrêtés à un barrage routier près de Cradock alors qu’ils revenaient de ce qui était alors Port Elizabeth.

Williamson a vigoureusement nié les allégations selon lesquelles il aurait ordonné au lieutenant Jaap van Jaarsveld, un officier jeune et inexpérimenté, d’espionner Goniwe et de planifier son assassinat. Ces affirmations ont émergé lors de la demande d’amnistie de van Jaarsveld auprès de la Commission vérité et réconciliation (TRC), où il a impliqué Williamson. « C’était absurde de penser que j’aurais envoyé quelqu’un avec ses connaissances et son expérience limitées... pour faire un tel travail », a déclaré Williamson à la cour, qualifiant les accusations d’« absurdes ».

Rappelant sa carrière, Williamson a rejoint la police en 1968 et la Branche de la Sécurité en 1971. Il a infiltré des organisations étudiantes à l’Université du Witwatersrand, est devenu vice-président de l’Union nationale des étudiants sud-africains, et a ensuite opéré en Europe. Il a obtenu l’amnistie de la TRC pour trois opérations : l’attentat à la bombe de 1982 contre le quartier général de l’ANC à Londres, l’assassinat de Ruth First au Mozambique cette année-là, et le meurtre par lettre piégée de Jeanette Schoon et de sa fille en Angola en 1984.

Lors de l’interrogatoire croisé par l’avocat Howard Varney, représentant les familles des victimes, Williamson a maintenu que son attention se portait sur les menaces externes. L’avocat Tembeka Ngcukaitobi a contesté sa crédibilité, notant son historique de tromperie lors d’infiltrations, y compris l’attentat de Londres. Williamson a admis son implication mais a insisté sur son honnêteté concernant les Quatre de Cradock, déclarant : « Rien ne me choque. »

L’enquête, visant à découvrir la vérité derrière les meurtres, entendra cette semaine l’ancien chef de la Branche de la Sécurité Gerrit Erasmus, le chef du contre-espionnage Izak « Krappies » Engelbrecht, et l’ancien officier de l’SADF Christoffel « Joffel » van der Westhuizen.

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