Le nouveau ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a affirmé dimanche 19 octobre une rupture dans la forme avec son prédécesseur Bruno Retailleau, tout en maintenant la continuité sur le fond. Invité de l'émission « Questions politiques », il s'est engagé à éviter les mots blessants et à privilégier l'intégration plutôt que l'assimilation. Il promet d'être intransigeant face aux manquements aux valeurs républicaines.
Laurent Nuñez, ancien préfet de police de Paris et numéro deux du gouvernement, a pris la parole dimanche 19 octobre lors de l'émission « Questions politiques » diffusée sur France Inter, Franceinfo et Le Monde. Il a explicitement revendiqué « une rupture dans la forme » avec Bruno Retailleau, son prédécesseur à la Place Beauvau.
« Une rupture dans la forme ? Oui, certainement. Je n’aurai pas de mots blessants. Je ne vise pas à diviser la société », a déclaré Nuñez. Il a insisté : « Il y a des mots que je n’utiliserai pas. Quand vous convoquez le débat sur l’assimilation... Je ne le ferai jamais. L’assimilation, c’est certes un mot qui existe dans le code civil, mais vous renvoyez forcément ça au débat 'intégration versus assimilation'. Moi, je crois à l’intégration. On s’intègre parce qu’on respecte les règles des valeurs républicaines. »
Malgré ce changement de ton, Nuñez a tenu à rassurer sur la continuité des politiques. « Il n’y a pas de rupture sur le fond », a-t-il affirmé, promettant de poursuivre la ligne initiée par Retailleau, et avant lui par Gérald Darmanin et Christophe Castaner. Rappelons que Nuñez avait été secrétaire d’État auprès de Castaner entre octobre 2018 et juillet 2020.
Le ministre a néanmoins prévenu qu’il serait « intraitable avec ceux qui ne respectent pas les valeurs » de la République, soulignant ainsi un équilibre entre fermeté et approche unifiante.