Les élus locaux français craignent que le contexte politique tumultueux nationalise la campagne des élections municipales de mars 2026, au détriment des enjeux locaux. Coincées entre une crise gouvernementale et la présidentielle de 2027, ces élections risquent d'être éclipsées. Benoît Floc’h, journaliste au Monde, relate les interrogations des maires sur l'humeur des électeurs.
Jamais les élections municipales n'auront été aussi écrasées par l'actualité nationale, selon la chronique de Benoît Floc’h dans Le Monde. Prévue pour mars 2026, cette élection se trouve coincée entre une crise gouvernementale aux rebondissements multiples et la présidentielle de 2027, risquant d'être escamotée ou tronquée.
Un précédent récent hante les maires : en 2020, la crise sanitaire avait fait voler en éclats le second tour, reporté de trois mois. Sur le terrain, les élus s'interrogent sur la manière dont le chaos national influencera l'humeur des électeurs au moment de choisir leur maire.
« Ça me fait peur pour les élections municipales, confie Nathalie Godet, l'élue sans étiquette de Loperhet (Finistère). Le risque, c'est que les gens mélangent tout. Ils pourraient avoir envie de défendre une couleur politique, une idéologie, et ne pas regarder ce qu'a fait le maire sur le précédent mandat. »
Si le président de la République décidait une dissolution, cela percuterait les campagnes déjà lancées localement. L'irruption d'une campagne législative viendrait occulter celle des municipales, au détriment du débat sur les enjeux locaux souvent complexes.
Les répercussions électorales seraient notables : les clivages nationaux s'aiguiseraient lors de la désignation des députés, rendant les rassemblements locaux plus compliqués. Chaque parti préférerait présenter son propre candidat, augmentant le risque de triangulaires et quadrangulaires pour les maires en place.