À la veille de son départ du ministère de l’Intérieur, Bruno Retailleau a signé un arrêté renforçant l’examen que les étrangers doivent passer pour obtenir la nationalité française. Dès 2026, un questionnaire à choix multiples couvrira des thèmes variés comme les valeurs républicaines et la culture française, avec un seuil de réussite à 80 %. Le niveau de français requis passe également de B1 à B2.
Bruno Retailleau, président des Républicains et ancien ministre de l’Intérieur, a signé un arrêté deux jours avant son départ de la place Beauvau, publié au Journal officiel le 10 octobre. Cet arrêté introduit, à compter du 1er janvier 2026, un nouveau questionnaire à choix multiples de 45 minutes pour les candidats à la naturalisation, ainsi que pour les demandeurs de carte de résident ou de titre de séjour pluriannuel. Les candidats doivent obtenir au moins 80 % de bonnes réponses pour réussir.
Le test porte sur plusieurs thématiques : 11 questions sur les principes et valeurs de la République, incluant la laïcité, la lutte contre les discriminations et la haine anti-LGBT, la liberté de pensée et de religion, ainsi que l’interdiction de la polygamie. Onze questions traitent des droits et devoirs, six du système institutionnel et politique, et huit de l’histoire, la géographie et la culture françaises. Parmi les sujets spécifiques figurent le découpage administratif de la France, la durée des principaux mandats politiques, le respect des droits de l’homme, les périodes historiques depuis 1789, les principaux plats de la gastronomie française et les démarches relatives au logement.
Par ailleurs, le niveau de français exigé est relevé de B1 à B2. Les candidats peuvent repasser le test autant de fois qu’ils le souhaitent, mais l’entretien oral d’assimilation reste inchangé.
Danièle Lochak, professeure émérite de droit public et membre du Gisti, a critiqué la difficulté potentielle des questions : « Quand on lit l’arrêté, on se demande quel Français n’ayant pas un bac +5 serait capable de répondre aux questions, même s’il faut bien sûr attendre de voir les questions qui seront précisément posées. Qui connaît, par exemple, la charte de l’environnement (citée dans l’arrêté) ? »