La cour d'appel de Paris a autorisé le leader indépendantiste kanak Christian Tein à retourner en Nouvelle-Calédonie après près de 18 mois de détention en métropole. Mis en examen pour son rôle présumé dans les émeutes de mai 2024, il reste sous contrôle judiciaire. Ses avocats se disent satisfaits de cette décision.
Christian Tein, 57 ans, président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), avait été placé en détention provisoire en juin 2024 en métropole dans le cadre de l'enquête sur les émeutes mortelles qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie en mai de la même année. Ces violences, survenues lors d'une crise politique au printemps 2024, avaient fait plusieurs morts et des dégâts importants.
Chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) à l'époque, Tein est mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits. Il a toujours nié avoir incité à la violence.
Fin septembre 2025, les trois juges d'instruction parisiens ont assoupli son contrôle judiciaire, estimant avoir suffisamment progressé dans les auditions et confrontations. Le parquet a fait appel, arguant des nécessités de l'enquête et d'une mesure de sûreté, la représentante du ministère public, Christine Forey, soulignant que Tein reste un leader du mouvement indépendantiste dans un contexte 'très fragile' en Nouvelle-Calédonie.
Le 16 octobre 2025, la cour d'appel de Paris a rejeté l'appel du parquet et autorisé Tein à regagner l'archipel, sous haute surveillance. Présent au délibéré, il n'a pas souhaité s'exprimer. Son avocat Florian Medico, assisté de François Roux et Pierre Ortet, a réagi : « Nous sommes satisfaits et soulagés de la décision de la cour d'appel de Paris qui, à nouveau, valide le raisonnement des juges sur notre demande et cette fois-ci autorise M. Tein à retrouver sa terre, après près de 18 mois de privation ». Ce retour marque une étape dans l'enquête, mais Tein demeure mis en examen.