Les grandes capitales européennes, sceptiques face au projet de « mur antidrones » lancé par Ursula von der Leyen, réaffirment leurs prérogatives en matière de défense. Paris et Berlin critiquent l'initiative, la comparant à un slogan ou à une illusion, tandis que les pays frontaliers de la Russie pressent la Commission d'accélérer la défense européenne. Malgré ces réserves, la Commission vise une capacité initiale opérationnelle d'ici fin 2027.
Le projet ambitieux de « mur antidrones », lancé le mois dernier par Ursula von der Leyen suite au choc des incursions d'objets volants dans le ciel polonais, rencontre déjà des résistances avant même sa construction. La France raille cette idée comme un « slogan » qui lui rappelle la ligne Maginot, tandis que l'Allemagne la juge illusoire pour protéger 3 000 kilomètres de frontières. Ces réserves des grands États européens illustrent les frictions entre les autorités de Bruxelles et les États membres sur cette nouvelle priorité.
Malgré ces critiques, la Commission européenne avance et met en avant un concept concret emblématique des défis de la défense européenne. Elle assume vouloir aller vite : la « capacité initiale » pourrait être mise en place d'ici à la fin 2026 et devenir opérationnelle un an plus tard. Les pays frontaliers de la Russie, quant à eux, poussent pour une accélération de la montée en puissance de la défense européenne.
Réunis à Bruxelles jeudi, les Vingt-Sept ont adopté la feuille de route proposée par la Commission, réaffirmant ainsi les prérogatives des États membres dans les rouages de cette politique. Ce décryptage met en lumière les tensions persistantes, alors que l'Europe cherche à renforcer sa défense face aux menaces actuelles.