Gérald Darmanin visite Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé

Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a rendu visite à l'ancien président Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé mercredi soir, confirmant une annonce précédente. L'entrevue, en présence du directeur de l'établissement, a duré de 19 heures à 19 h 45. Cette visite suscite des critiques sur l'indépendance de la justice.

Nicolas Sarkozy a été incarcéré le 21 octobre 2025 à la prison de la Santé, suite à sa condamnation le 25 septembre par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Condamné pour avoir laissé ses collaborateurs Claude Guéant et Brice Hortefeux rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi afin de discuter d'un financement occulte, l'ancien chef de l'État a fait appel et se dit innocent.

Comme annoncé sur France Inter quelques jours avant l'incarcération, Gérald Darmanin a visité M. Sarkozy le mercredi 29 octobre entre 19 heures et 19 h 45, en présence du directeur de la prison. Le ministre affirme que cette démarche relève de sa responsabilité de s'assurer de l'organisation de cette détention exceptionnelle et de la sécurité de l'ancien président, protégée par deux officiers selon le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez, en raison de son statut et des menaces pesant sur lui. Il invoque l'article 20 de la Constitution, qui lui confère le devoir de vigilance en tant que chef d'administration responsable devant le Parlement.

Cette visite est critiquée par Rémy Heitz, procureur à la Cour de cassation et coprésident du Conseil supérieur de la magistrature, qui y voit un « risque d'obstacle à la sérénité » de la justice et une atteinte à l'indépendance des magistrats. La gauche, par la voix d'Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a aussi dénoncé le respect des institutions, notamment après la réception de M. Sarkozy par Emmanuel Macron à l'Élysée peu avant son incarcération. Le président Macron a justifié cette rencontre comme « normale sur le plan humain », tout en réaffirmant l'indépendance de l'autorité judiciaire.

L'incarcération de M. Sarkozy illustre le principe d'égalité devant la loi, bien que suscitant des réactions indignées. Comme l'a déclaré l'intéressé : « Ce n’est pas un ancien président de la République qu’on enferme ce matin, c’est un innocent. » Il est présumé innocent en attente d'une condamnation définitive, comme 22 364 autres détenus en France.

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