Le nouveau livre de la journaliste chevronnée Mandy Wiener, The Deal: Inside the Talks that Shaped South Africa’s Future, révèle les négociations intenses qui ont donné naissance au Gouvernement d'unité nationale en 2024. S'appuyant sur des témoignages internes, il met en lumière le processus rapide de conclusion d'accords au milieu de l'incertitude politique. Le GNU a émergé lors d'une brève pause dans la cérémonie de prestation de serment, comme l'ont décrit des figures clés.
Publié par Pan Macmillan South Africa, le livre de Wiener relate la formation du deuxième gouvernement multipartite de l'Afrique du Sud en seulement 14 jours de mise en forme initiale en 2024, suivis de 29 jours de négociations entre partis rivaux. Le Gouvernement d'unité nationale (GNU) a été "accouché avec des forceps", selon Helen Zille, lors d'une pause de 15 minutes pour "confort" exigée par Floyd Shivambu de l'EFF au milieu du processus de prestation de serment. Shivambu est dépeint comme l'"obstétricien/doula d'accouchement" qui a aidé à sa naissance.
Wiener capture l'"esprit de 94" de l'ère Nelson Mandela, en soulignant des négociations difficiles équilibrées par une vision d'avenir et une franchise. Des figures clés de l'Alliance démocratique (DA) comme Tony Leon, Helen Zille, John Steenhuisen et le stratège Ryan Coetzee, rappelé de Dubaï, se sont heurtées et ont collaboré avec des leaders de l'ANC dont Fikile Mbalula, Phebe Potgieter-Gqubule et Nkenke Kekana. Kekana a décrit Zille comme dirigeant la DA "comme le secrétaire général du Parti communiste", en contraste avec l'approche "basée sur le consensus" de l'ANC.
Les négociations se sont déroulées dans des salles de réunion, des hôtels à Johannesburg et au Cap, et dans des lieux comme l'Inanda Club à Sandton, avec l'hospitalité de l'homme d'affaires Adrian Enthoven. Le livre détaille une dispute animée au Cap entre Leon et Zille sur la signature de documents, et le dilemme du Freedom Front Plus pour rejoindre, incluant une demande de l'ANC pour utiliser l'expertise d'Orania dans le développement régional via deux contrats – l'un affirmant l'indépendance d'Orania.
Le concept de "consensus suffisant", originaire des discussions pré-1994 de Codesa, a refait surface comme point de discorde. Wiener cite Cyril Ramaphosa du livre de Patti Waldmeir de 1997 : "Cela signifie que, si nous gagnons et que le Parti national est d'accord, tous les autres peuvent aller se faire voir…" La DA a calculé qu'il fallait plus de 60 % des sièges à l'Assemblée nationale, alignant l'ANC et la DA. Le leader de l'Alliance patriotique Gayton McKenzie a loué Ramaphosa : "Ne le sous-estimez pas à vos risques et périls. Il est sans équivoque un homme de consensus", ajoutant que conserver le pouvoir après la perte des élections démontrait un leadership extraordinaire.
Le récit rapide positionne le livre aux côtés de classiques par des chroniqueurs comme Alistair Sparks et Antjie Krog, offrant un aperçu interne de la trajectoire politique sud-africaine.