Les assistants des députés à l'Assemblée nationale, salariés de droit privé, risquent un chômage instantané en cas de dissolution. Beaucoup se préparent pour atténuer le choc par rapport à juin 2024, tandis qu'une étude révèle une dégradation de leur santé mentale. Cette instabilité politique affecte ces acteurs discrets mais indispensables à la vie démocratique.
Les collaborateurs parlementaires, souvent appelés « les petites mains » des députés, sont des salariés de droit privé dont l'avenir dépend directement d'une décision du président de la République. Discrets et inconnus du grand public, ils sont indispensables au fonctionnement de l'Assemblée nationale. En cas de dissolution, leur contrat lié à leur patron parlementaire peut s'arrêter du jour au lendemain, équivalant à un plan de licenciement express pour près de 2 000 personnes, passé sous silence.
Depuis la chute du gouvernement de François Bayrou en septembre et les rebondissements avec celui de Sébastien Lecornu, le risque de perdre leur emploi guette à nouveau ces « collabs », un an après l'épisode marquant de juin 2024. « Les salariés de parlementaires subissent aujourd’hui les conséquences d’une instabilité politique alors qu’ils participent au bon fonctionnement de la vie démocratique », s'inquiète Manon Amirshahi, secrétaire générale de la CGT-Collaborateurs et collaboratrices parlementaires, qui travaille pour la députée Sophie Taillé-Polian (Génération.s) du Val-de-Marne.
Une étude exclusive consultée par Le Monde met en lumière une dégradation de la santé mentale de ces professionnels. Beaucoup se préparent désormais pour mieux affronter un éventuel choc, apprenant des expériences passées.