À la veille du débat budgétaire à l'Assemblée nationale, le Parti socialiste (PS) a lancé un ultimatum au gouvernement : des avancées sur la justice fiscale d'ici lundi, sous peine de motion de censure. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a dénoncé l'absence de mesures contre les ultrariches et les Gafam. Le sort du gouvernement dépend désormais des concessions accordées par la majorité.
Le 24 octobre 2025, alors que les débats sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 débutaient à l'hémicycle de l'Assemblée nationale, les dirigeants du Parti socialiste ont réitéré leur menace d'une motion de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu. Boris Vallaud, président des députés PS, a averti dans Le Parisien : « Le compte n’y est pas. La justice fiscale n’est pas au rendez-vous. » Olivier Faure, interrogé sur BFM-TV, a fixé un délai : « S’il n’y [avait] pas d’évolution sensible d’ici à lundi (…), ce serait terminé », précisant que cela impliquerait un vote contre le budget et une censure.
Les socialistes exigent des mesures pour trouver 15 à 20 milliards d'euros de recettes supplémentaires, en taxant les Gafam, les ultrariches et les super-héritages. Faure a cité l'exemple de Bernard Arnault, dont la fortune a augmenté de 16 milliards d'euros en une journée la semaine dernière. Ils dénoncent « toutes ces séries d’horreurs » dans le PLF, comme l'abattement fiscal sur les retraités, le gel des pensions de retraite et des prestations sociales. Philippe Brun, chef de file PS sur le budget, a donné 48 heures aux macronistes pour des concessions : « Si nous ne votons pas la première partie, alors il n’y aura pas de budget. »
Vallaud a réclamé l'adoption de la taxe Zucman sur les ultrariches et l'ISF sur les milliardaires, menaçant : « Nous nous sommes réservé la possibilité de sanctionner à tout moment. » Le gouvernement propose une taxe sur les holdings patrimoniales de plus de 5 millions d'euros, mais cela ne satisfait pas le PS. Ce bras de fer fait suite à l'abstention des socialistes lors de la motion de censure de La France insoumise le 16 octobre, en échange d'engagements sur la justice fiscale, le pouvoir d'achat, l'abandon du 49.3 et la suspension de la réforme des retraites. Sans accord, le débat budgétaire risque de s'arrêter net.