Le 14 octobre 2025, le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé le projet de loi de finances pour 2026, visant à réduire le déficit public à 4,7 % du PIB via 14 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires et 17 milliards d'économies sur les dépenses. Ce budget inclut des mesures ciblant les hauts revenus, les entreprises et les dépenses sociales, tout en suscitant des critiques sur sa faisabilité.
Le projet de budget 2026, déposé le 14 octobre 2025 en Conseil des ministres, repose sur un effort total de 30 milliards d'euros pour ramener le déficit sous les 5 % du PIB, selon le Haut Conseil des finances publiques (HCFP). Sébastien Lecornu a défendu un texte «sérieux et fiable», mais le HCFP juge les hypothèses optimistes et les cibles ambitieuses, avec un possible assouplissement à 5 % du PIB.
Parmi les mesures fiscales, le gel du barème de l'impôt sur le revenu et de la CSG devrait générer 2,2 milliards d'euros, tandis que la prolongation d'un an de la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), appliquée aux ménages gagnant plus de 250 000 euros (célibataire) ou 500 000 euros (couple), fixe un taux minimal de 20 %. Une nouvelle taxe sur les holdings patrimoniales, visant les structures d'évitement fiscal, est attendue à 2,5 milliards d'euros. La surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises est prolongée à moitié, pour 4 milliards d'euros, et 23 niches fiscales obsolètes seront supprimées, rapportant 5 milliards. Des taxes sur les petits colis (500 millions) et les produits de vapotage sont prévues.
Côté dépenses, un gel des pensions de retraite et prestations sociales en 2026, suivi d'une sous-indexation de 0,4 point dès 2027, réduit le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards d'euros contre 23 milliards en 2025. Les dépenses de santé progressent de seulement 1,6 % à 270,4 milliards, avec 7,1 milliards d'économies, incluant le doublement des franchises médicales (2,3 milliards). Plus de 3 000 postes de fonctionnaires seront supprimés. L'accélération de la suppression de la CVAE coûte 1,3 milliard mais soutient les PME.
Le ministre de l'Économie Roland Lescure a promis d'être «intraitable» sur la trajectoire, face à une dette à 114 % du PIB et un coût de 74 milliards en 2026. Le plan contre la fraude sociale et fiscale vise plus d'un milliard, mais le HCFP doute de sa crédibilité. Des mesures soutiennent les agriculteurs, comme la prolongation de la déduction pour épargne de précaution jusqu'en 2028.
