Les pensions complémentaires des anciens salariés du privé ne seront pas revalorisées au 1er novembre, en raison d'un manque d'accord entre syndicats et patronat. L'Agirc-Arrco a annoncé cette décision vendredi 17 octobre, après des négociations tendues influencées par la suspension de la réforme des retraites. Cette absence de hausse prive les retraités d'une augmentation attendue sur fond d'inflation et d'incertitudes économiques.
Chaque année, les représentants des syndicats et du patronat se réunissent pour fixer le taux d'évolution des pensions complémentaires Agirc-Arrco, en tenant compte de l'inflation prévue, de la conjoncture économique et des réserves du régime. Sans accord, aucune revalorisation n'est appliquée, conformément aux règles en vigueur.
Vendredi 17 octobre, après une séance décrite comme tendue par plusieurs sources, l'Agirc-Arrco a publié un communiqué confirmant l'absence d'entente. « Ce 17 octobre, faute d'accord entre les représentants des organisations patronales et syndicales qui le composent, les retraites complémentaires Agirc-Arrco ne seront pas revalorisées au 1er novembre. La valeur d'achat du point Agirc-Arrco ne sera pas modifiée au 1er janvier 2026 », indique le texte.
Le calcul vise à assurer l'équilibre financier sur les quinze prochaines années, avec une règle d'or exigeant au moins six mois de versements de pensions en réserves. Ces dernières s'élèvent actuellement à plus de 85 milliards d'euros. Selon un accord paritaire de 2023 pour la période 2024-2026, la revalorisation est sous-indexée de 0,4 point par rapport à l'inflation, mais peut aller jusqu'à l'inflation elle-même en fonction de la santé du régime.
Avec une inflation estimée à 1 % pour 2025 par l'Insee, le taux possible variait entre 0,2 % et 1 %. Les syndicats, arguant de la bonne santé du régime et du choc annoncé par le gel des pensions de base en 2026, espéraient approcher les 1 %. Cependant, la promesse du gouvernement de suspendre la réforme des retraites jusqu'à la présidentielle a compliqué les débats, irritant le patronat. Ce dernier a proposé le minimum de 0,2 %, qualifié d'« inacceptable » par les syndicats, menant à l'impasse.