Les syndicats miniers sud-africains modèrent leurs demandes salariales au milieu de la flambée des prix de l'or

Les syndicats miniers aurifères d'Afrique du Sud ont révisé à la baisse leurs demandes salariales dans les négociations avec Sibanye-Stillwater, présentant des propositions modérément surprenantes malgré des prix de l'or à des niveaux record. Les syndicats ont déclaré un litige le 9 octobre après un blocage des pourparlers, mais les ajustements récents suggèrent qu'une grève est improbable. Cela reflète des décennies d'améliorations salariales et une réduction du militantisme ouvrier dans le secteur.

Le prix de l'or a plus que doublé au cours des deux dernières années, dépassant récemment 4 300 dollars l'once, créant des conditions favorables pour les compagnies minières. Pourtant, les syndicats, dont le National Union of Mineworkers (NUM), l'Association of Mineworkers and Construction Union (Amcu), Uasa et Solidarity, ont fait preuve de retenue dans les négociations salariales avec l'unité aurifère de Sibanye-Stillwater.

Les négociations ont atteint un blocage le 9 octobre, entraînant une déclaration de litige et une médiation par la Commission for Conciliation, Mediation and Arbitration (CCMA). Sibanye a proposé une augmentation de 4,5 % sur trois ans, en ligne avec le taux d'inflation de 3,4 % de septembre. Les demandes initiales des syndicats incluaient des hausses mensuelles de 1 500 rands pour les mineurs des catégories 4 à 8 – les moins payés – et des augmentations annuelles de 8 % pour les travailleurs qualifiés. Le NUM a ensuite révisé ces demandes à des hausses de 1 300 rands pour les catégories inférieures et 6,5 % par an pour les officiels, mineurs et artisans, réduisant considérablement l'écart. Sibanye doit répondre le 29 octobre.

Cette modération contraste avec le militantisme passé. En 2015, le NUM avait exigé des augmentations de 75 % au milieu d'une chute des prix de l'or ; en 2013, les demandes atteignaient 60 %. Les syndicats présentent désormais un front uni, un changement consolidé en 2021 lorsque Harmony Gold a signé un accord avec cinq syndicats, mettant fin à des rivalités violentes qui ont tué des dizaines de mineurs.

Les salaires ont fortement augmenté depuis la répression de l'époque de l'apartheid. Selon les données du Minerals Council, la rémunération annuelle moyenne est passée de 59 784 rands en 2001 à 411 000 rands en 2024 pour 474 876 travailleurs. Les mineurs débutants gagnent environ 270 000 rands par an, packages inclus. Dans les mines d'or de Sibanye, les salaires mensuels de base pour les travailleurs de surface des catégories 4-8 varient de 12 902 à 15 701 rands, et de 13 602 à 17 200 rands pour ceux du sous-sol.

La sécurité s'est améliorée de manière spectaculaire : 2024 a enregistré 42 décès de mineurs, un record bas comparé aux 800 dans les années 1980. Ces avancées, impulsées par l'activisme syndical post-apartheid, ont atténué les conflits de classe, favorisant des demandes raisonnables même alors que les prix de l'or et du platine grimpent en flèche.

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