Les enquêtes criminelles faiblissent avant la fermeture du bureau des procureurs

La capacité de la Corée du Sud à enquêter sur les crimes majeurs s'affaiblit fortement avant le démantèlement du bureau des procureurs. Avec des procureurs envoyés à des équipes de conseillers spéciaux et d'autres démissionnant, les divisions clés ont vu leur effectif réduit de moitié, et les bureaux régionaux ont perdu environ un tiers de leur personnel dédié. Malgré l'adoption du projet de loi de réforme du Parti démocrate, des détails non résolus causent déjà des lacunes dans les enquêtes.

La capacité d'enquête du parquet sud-coréen s'est affaiblie fortement, certains décrivant la situation comme un "arrêt avant la fermeture". Au total, 114 procureurs ont été détachés à trois équipes de conseillers spéciaux en cours, et 146 autres ont démissionné avant le démantèlement formel du bureau des procureurs. Au bureau des procureurs du district sud de Séoul, la division d'enquête conjointe sur les crimes financiers et les valeurs mobilières —responsable de la gestion des cas financiers complexes— a vu son effectif réduit de moitié, passant de huit procureurs il y a un an à quatre aujourd'hui. Dans 11 bureaux régionaux spécialisés dans les crimes graves, le nombre de personnel dédié aux enquêtes a chuté d'environ un tiers. Ceux qui restent rapportent un sentiment croissant de désordre depuis l'adoption par l'Assemblée nationale de la loi abolissant le bureau des procureurs.

La décision du Parti démocrate (DP) de pousser la législation sans préparation suffisante a créé ce vide. Le parti a précipité le projet de loi fin du mois dernier, le présentant comme une victoire pour la "réforme du parquet". Selon la loi révisée, le bureau des procureurs sera dissous d'ici octobre de l'année prochaine et remplacé par deux agences distinctes : le bureau du parquet, responsable des accusations, et l'agence d'enquête sur les crimes majeurs, responsable des enquêtes. Cependant, des détails clés —y compris la taille et la portée de l'agence d'enquête— restent non décidés. Bien qu'il reste un an avant la transition, des lacunes dans l'enquête sur les crimes graves sont déjà évidentes.

La durée prolongée des conseillers spéciaux a aggravé la pénurie de main-d'œuvre. Les 114 procureurs assignés aux trois équipes correspondent au total du personnel du bureau des procureurs du district de Suwon, l'un des plus grands du pays. Avec tant de procureurs de niveau intermédiaire détachés aux conseillers spéciaux, certains bureaux de district ne seraient plus que des procureurs juniors ou seniors.

Une fois le bureau des procureurs démantelé, les pouvoirs d'enquête de la police s'étendront davantage, nécessitant une planification minutieuse pour assurer une surveillance adéquate. La question clé est de savoir si les procureurs du nouveau bureau du parquet auront le droit de mener des enquêtes complémentaires directement ou simplement de demander à la police de le faire. Lors d'un audit parlementaire le 27 octobre, Ahn Mi-hyun, une procureure du district central de Séoul, a averti : "Bien que je soutienne la réforme, supprimer l'autorité des procureurs pour mener des enquêtes complémentaires causera des problèmes pratiques, et les législateurs devront assumer la responsabilité des conséquences." Les parlementaires du DP ont vivement contesté ses remarques.

Plutôt que de présenter la réforme comme un fait accompli, le DP devrait écouter attentivement des praticiens comme Ahn. Toute perturbation dans l'enquête sur les crimes —quel que soit le motif politique— nuira en fin de compte le plus au public.

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