Le pollen contient des antimicrobiens naturels pour protéger les colonies d'abeilles
Les scientifiques ont identifié des composés antimicrobiens naturels dans le pollen qui pourraient protéger les colonies d'abeilles contre les infections. Cette découverte, détaillée dans une étude récente, met en lumière le rôle du pollen au-delà de la nutrition dans la santé des abeilles. Cette trouvaille offre des stratégies potentielles nouvelles pour gérer les maladies des abeilles face à la baisse des populations.
Des chercheurs de l'Université d'East Anglia ont découvert des peptides antimicrobiens dans le pollen, que les abeilles collectent et stockent dans leurs ruches. Ces composés montrent une forte activité contre les pathogènes courants des abeilles, y compris les bactéries qui causent la loque américaine, une maladie dévastatrice. L'étude, publiée le 30 septembre 2025 dans la revue Frontiers in Microbiology, a analysé du pollen provenant de diverses sources florales et a constaté que les peptides perturbent les membranes cellulaires bactériennes sans nuire aux microbes bénéfiques dans la ruche.
"Le pollen n'est pas seulement de la nourriture pour les abeilles—c'est une pharmacie naturelle", a déclaré le chercheur principal, le Dr Phil Stevenson, de l'Université d'East Anglia. L'équipe a testé des extraits de charges de pollen collectées par des abeilles domestiques et des bourdons, révélant que certains peptides égalent la puissance des antibiotiques synthétiques. Cela est particulièrement opportun, car les populations d'abeilles dans le monde entier font face à des menaces de pesticides, de perte d'habitat et de maladies comme la loque, qui peuvent anéantir des colonies entières.
La recherche s'appuie sur des observations antérieures selon lesquelles le pollen stocké, ou pain d'abeille, se détériore rarement en raison de ses propriétés antimicrobiennes. Cependant, il s'agit de la première identification détaillée des composés spécifiques responsables. Des expériences ont montré que les peptides sont efficaces contre Paenibacillus larvae, la bactérie à l'origine de la loque américaine, dans des conditions de laboratoire. Bien que des essais sur le terrain soient nécessaires, les résultats suggèrent que l'ajout de pollen enrichi aux ruches pourrait réduire la dépendance aux traitements chimiques, qui nuisent parfois aux abeilles.
Les experts en santé des abeilles accueillent favorablement la nouvelle. "Cela pourrait être un changement de jeu pour l'apiculture durable", a noté un représentant de la British Beekeepers Association. L'étude met l'accent sur le rôle double du pollen : fournir de la nutrition et une défense. Les échantillons provenaient d'apiaries au Royaume-Uni, mais les composés semblent largement répandus dans le pollen à l'échelle mondiale, bénéficiant potentiellement aux apiculteurs partout.
Des défis persistent, y compris l'augmentation de la production de ces antimicrobiens naturels et la garantie qu'ils n'affectent pas les espèces non cibles. Néanmoins, la découverte souligne les solutions de la nature aux problèmes écologiques, offrant de l'espoir pour la conservation des pollinisateurs.