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Lagarde appelle à un rôle mondial plus fort pour l’euro

8 octobre 2025
Rapporté par l'IA

Dans un discours à Paris, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a plaidé pour renforcer le statut international de l’euro afin de transformer l’ouverture de l’Europe en force économique. Elle a mis en lumière comment les récents flux de valeurs refuges vers l’euro au milieu des turbulences américaines ont pesé sur le taux de change, soulignant la nécessité de marchés plus profonds et d’intégration. Lagarde a insisté sur le fait qu’un euro plus mondial pourrait protéger les exportateurs et favoriser la résilience face aux chocs externes.

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a prononcé son discours intitulé « Transformer l’ouverture en force : le moment de l’euro » le 7 octobre 2025, lors de l’événement Business France « Business en Européens » à Paris. Elle a commencé par une référence à la remarque de John Connally dans les années 1970 : « Le dollar est peut-être notre monnaie, mais c’est votre problème », notant sa résonance actuelle alors que les investisseurs ont cherché l’euro comme valeur refuge début 2025 au milieu des turbulences des politiques américaines, entraînant une appréciation du taux de change.

Lagarde a expliqué que les exportations de l’Europe ont atteint près de 4 000 milliards d’euros l’année dernière, en faisant la grande économie la plus ouverte mais vulnérable aux liens entre commerce et géopolitique. Elle a clarifié qu’il n’y a pas de lien mécanique à long terme entre le rôle mondial d’une monnaie et la force de son taux de change, citant l’histoire des fluctuations du dollar malgré sa dominance en tant que réserve. Pour l’euro, son rôle mondial et son taux de change ont augmenté ensemble dans la première décennie, ont décliné après la crise financière, mais se sont découplés dans la troisième décennie.

La zone euro bénéficie de marchés de change étrangers profonds — le chiffre d’affaires USD/EUR est 20 fois supérieur à celui d’EUR/CHF ou EUR/JPY — et 52 % des importations facturées en euros, amortissant la volatilité. Cependant, son marché obligataire souverain noté AAA et AA totalise 6 600 milliards d’euros, un cinquième de la taille des États-Unis, et les marchés boursiers sont moins de la moitié aussi grands avec des rendements plus faibles depuis 2009. Plus de 11 500 milliards d’euros d’épargne des ménages sont placés en dépôts, entravant l’investissement productif.

Les influx de valeurs refuges risquent d’inflater l’euro et de nuire aux exportateurs, positionnant l’Europe comme des « témoins innocents » des décisions américaines. Pour contrer cela, Lagarde a plaidé pour l’achèvement du Marché unique, la construction d’une union des épargnes et des investissements, et la conclusion d’accords commerciaux qui pourraient augmenter les exportations de l’UE de 40 % d’ici 2032. L’UE dirige le commerce pour 72 pays, couvrant 40 % du PIB mondial, avec deux cinquièmes du commerce mondial facturé en euros.

Améliorer les paiements transfrontaliers, comme un euro numérique et l’interconnexion TARGET Instant Payment, plus les lignes de liquidité de la BCE, favoriserait une utilisation plus large. Maintenir l’intégrité institutionnelle, avec la confiance dans l’UE au plus haut depuis 2007, est essentiel. Une hausse de 2 % du commerce intra-zone euro pourrait compenser une baisse de 9 % des exportations vers les États-Unis due à de nouveaux tarifs, valant 66 milliards d’euros.

En conclusion, Lagarde a cité Antoine de Saint-Exupéry : « L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre », exhortant à des réformes pour faire de l’euro un pilier de stabilité.

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