Des scientifiques rapportant dans le Journal of the American Chemical Society ont examiné l’urine solide de plus de 20 espèces de reptiles et ont découvert de minuscules sphères d’acide urique qui emballent les déchets tout en conservant l’eau. L’étude, mise en avant par l’American Chemical Society et ScienceDaily, suggère également que l’acide urique aide à convertir l’ammoniac toxique en un solide moins nocif, un mécanisme qui pourrait guider les stratégies futures contre la goutte et les calculs rénaux.
De nombreux reptiles et oiseaux excrètent certains déchets azotés sous forme de "urates" solides plutôt que uniquement sous forme d’urine liquide, une adaptation considérée comme un moyen de conserver l’eau. Ces solides sont expulsés par la cloaque et diffèrent de l’élimination des déchets humains, qui repose principalement sur l’évacuation de l’urée, de l’acide urique et de l’ammoniac sous forme liquide, selon l’American Chemical Society (ACS).
Dans une nouvelle analyse menée par Jennifer A. Swift de l’université de Georgetown, les chercheurs ont étudié les urates de plus de 20 espèces de reptiles, y compris les pythons boule, les pythons angolais et les boas arboricoles de Madagascar. En utilisant la microscopie électronique et des techniques de rayons X, l’équipe a rapporté que les urates sont composés de microsphères texturées d’environ 1 à 10 micromètres de large, construites à partir de nanocristaux de monohydrate d’acide urique.
Ce travail vise à comprendre comment les reptiles gèrent en toute sécurité les déchets cristallins qui peuvent être nocifs chez l’humain. Un excès d’acide urique peut cristalliser dans les articulations, provoquant la goutte, ou former des calculs dans les voies urinaires. « Cette recherche a été vraiment inspirée par le désir de comprendre les manières dont les reptiles parviennent à excréter ce matériau en toute sécurité, dans l’espoir qu’elle pourrait inspirer de nouvelles approches pour la prévention et le traitement des maladies », a déclaré Swift dans les documents de presse de l’ACS.
Au-delà de la structure, les chercheurs rapportent que l’acide urique semble aider à convertir l’ammoniac — un sous-produit toxique — en une forme solide moins toxique. Bien que les auteurs et l’ACS soulignent la nécessité d’études supplémentaires, ils notent que la chimie derrière ces cristaux de reptiles pourrait éventuellement éclairer la façon dont les cliniciens envisagent les troubles liés à l’acide urique.
L’étude, « Uric Acid Monohydrate Nanocrystals: An Adaptable Platform for Nitrogen and Salt Management in Reptiles », liste les auteurs Alyssa M. Thornton, Timothy G. Fawcett, Amanda K. Rutledge, Gordon W. Schuett et Jennifer A. Swift. Elle a été publiée en ligne le 22 octobre 2025 dans le Journal of the American Chemical Society (DOI : 10.1021/jacs.5c10139). Les remerciements pour le financement incluent la National Science Foundation, l’université de Georgetown, l’International Centre for Diffraction Data et le Chiricahua Desert Museum.
