Étude évalue la vulnérabilité mondiale du bétail au changement climatique
Une nouvelle étude publiée dans Nature Climate Change examine comment le changement climatique menace les systèmes d'élevage dans le monde entier. Les chercheurs mettent en évidence des régions comme l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud comme particulièrement à risque. Les résultats soulignent la nécessité de stratégies d'adaptation pour protéger les économies rurales dépendantes de l'agriculture animale.
L'étude, menée par des scientifiques de l'International Livestock Research Institute (ILRI), évalue la vulnérabilité du bétail au changement climatique dans différentes régions mondiales. Publiée le 15 octobre 2023, elle utilise une modélisation avancée pour projeter les impacts sous divers scénarios d'émissions jusqu'en 2050.
Les principales conclusions révèlent que le stress thermique, la réduction de la disponibilité en aliments et l'augmentation des risques de maladies posent des menaces significatives à la production d'élevage. En Afrique subsaharienne, la production de bétail pourrait chuter jusqu'à 20 % en raison de la hausse des températures et de la rareté de l'eau. L'Asie du Sud fait face à des défis similaires, avec des projections de réductions de 15-18 % dans les rendements laitiers et de viande.
« Le bétail est la colonne vertébrale de nombreuses économies rurales, fournissant des revenus et une nutrition à des millions de personnes », a déclaré l'auteur principal Mario Herrero, chercheur à l'ILRI. L'étude met l'accent sur le fait que les petits agriculteurs dans les pays en développement seront les plus touchés, car ils manquent de ressources pour s'adapter.
L'analyse s'appuie sur des données de plus de 100 pays, intégrant des facteurs tels que les changements de précipitations et les événements météorologiques extrêmes. Par exemple, des sécheresses prolongées pourraient aggraver les pénuries d'aliments, tandis que des conditions plus chaudes pourraient favoriser la prolifération des parasites. En revanche, les régions tempérées comme l'Europe et l'Amérique du Nord présentent une vulnérabilité plus faible, avec des baisses potentielles inférieures à 5 %.
Pour atténuer ces risques, les chercheurs recommandent l'élevage de races de bétail tolérantes à la chaleur, l'amélioration de la gestion de l'eau et la diversification des sources d'aliments. Ils appellent également à un soutien politique pour intégrer la résilience climatique dans la planification agricole. « Sans action, la sécurité alimentaire dans les zones vulnérables pourrait être gravement compromise », a ajouté Herrero.
Ce travail s'appuie sur des recherches antérieures de l'ILRI sur les systèmes d'élevage durables, fournissant un indice de vulnérabilité complet que les décideurs politiques peuvent utiliser pour des interventions ciblées. La portée mondiale de l'étude met en lumière l'interconnexion des impacts climatiques sur l'agriculture.