La session de la Cour suprême s'ouvre avec une affaire contestant l'indépendance des agences

La Cour suprême des États-Unis a entamé sa nouvelle session cette semaine, posant les bases d'une affaire qui pourrait élargir le pouvoir présidentiel en annulant un précédent de longue date sur l'indépendance des agences exécutives. Le juge en chef John Roberts a préparé le terrain pour cela par des décisions antérieures avançant la théorie de l'exécutif unitaire. Ce développement s'aligne sur les objectifs du Projet 2025, un plan associé à l'ancien président Donald Trump.

Le juge en chef John Roberts a passé des années à promouvoir la théorie de l'exécutif unitaire, qui envisage un président avec une large autorité pour limoger les fonctionnaires de la branche exécutive à volonté. Cette approche sous-tend le Projet 2025, un plan directeur dont Trump s'est distancié pendant sa campagne de 2024 mais qui appelle la Cour suprême à annuler Humphrey’s Executor v. United States. Cette affaire de 1935 a maintenu certaines agences indépendantes dont les directeurs ne peuvent être révoqués sans motif, comme l'inefficacité ou la malversation.

La Cour, qui a ouvert sa session le 7 octobre 2025, entendra des arguments plus tard dans cette session sur un défi à ce précédent. Les décisions antérieures de Roberts ont pavé la voie. Dans l'affaire Seila Law v. Consumer Financial Protection Bureau de 2020, il a écrit que le Congrès manquait d'autorité pour protéger le directeur du CFPB de la révocation à volonté, la considérant comme une violation de la séparation des pouvoirs, bien qu'il se soit arrêté avant d'annuler Humphrey’s Executor.

Plus récemment, dans Securities and Exchange Commission v. Jarkesy, Roberts a invalidé des décennies de pratique permettant à la SEC d'imposer des pénalités civiles pour fraude sur titres par des procédures administratives. Il a statué que de tels cas doivent aller devant des tribunaux fédéraux avec des jurys, compliquant l'application et augmentant les coûts pour l'agence. Cette décision perturbe plus de 200 statuts habilitant des dizaines d'agences à gérer des pénalités civiles.

La juge Sonia Sotomayor a vivement dissenti, accusant la majorité d'abandonner la neutralité. « Tout au long de l'histoire de notre Nation, le Congrès a autorisé les adjudicateurs d'agences à trouver des violations d'obligations statutaires et à accorder des pénalités civiles au Gouvernement en tant que souverain lésé, » a-t-elle écrit. « La majorité renverse aujourd'hui un précédent de longue date... Parce que la Cour échoue à agir comme un arbitre neutre lorsqu'elle réécrit des règles établies de la manière dont elle le fait aujourd'hui, je dissens respectueusement. »

Ces mouvements, influencés par des figures comme Leonard Leo, visent à freiner les agences administratives tout en renforçant le contrôle présidentiel, protégeant en fin de compte les intérêts corporatifs au détriment des protections réglementaires pour les travailleurs et les investisseurs. La majorité républicaine de la Cour, consolidée par la nomination de Brett Kavanaugh en 2018 remplaçant Anthony Kennedy, assure l'élan pour cette agenda, quel que soit le président.

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